Il me semble que le génie de Monet éclate dans ces paysages de neige plus que dans aucun autre tableau. En tout cas, ces scènes-là me touchent plus encore que les admirables travaux sur la lumière que sont les meules, les vues de la cathédrale de Rouen ou de la Tamise.
J’aime le doux gris des ombres sur la neige de “La Pie”, la brume vaporeuse de ses paysages de fermes enneigées, Vétheuil et son église saupoudrée de blanc, avec toujours ces ombres tremblées…
Mais un tableau m’a vraiment saisie:”La Capeline rouge”.On y voit Camille, sa première épouse, passant devant la fenêtre du jardin
Le peintre est à l’intérieur de la maison,elle passe, elle qui mourra six ans plus tard, jeune femme encore, et c’est comme un étrange pressentiment qui nous saisit. Une vitre les sépare, elle jette un regard tendre mais déjà lointain. Elle semble appartenir à un autre monde, à l’autre monde, celui que les artistes voient sans le savoir, inconscients de leur intuition, captifs. La lumière d’hiver filtre, infiniment douce, à travers les carreaux et les voilages sans apprêt, cadre modeste pour une humble apparition. Tout est simple et parfait. On dirait un instantané photographique, avec toute l’intimité d’un Willy Ronis.
Ce tableau est d’autant plus poignant à mes yeux que, quelques mètres plus loin, on trouve le terrible “Camille Monet sur son lit de mort”. Portrait à la fois réaliste (le linge qui entoure le visage pour tenir la mâchoire de la morte) et onirique:le visage semble balayé par une tempête, là aussi, de neige.
Ce modeste portrait à la capeline donne pour moi la clé du personnage: elle a jeté sans façon une capeline sur sa tête; elle passe doucement, modeste, sans un mot, avec dans l’expression du visage toute la douce détermination de ceux qui savent qu’ils devront s’effacer très vite.
j’espère bien y retourner, toujours en aussi bonne compagnie, pour ressentir à nouveau les émotions que procurent nombre de toiles. C’est vrai que ces paysages de neige sont émouvants par la douceur qui s’en dégage, mais j’ai également beaucoup apprécié Londres dans la brume, la gare St Lazare, la femme à l’ombrelle, les coquelicots d’argenteuil, et tant d’autres…A voir et à revoir
Bisous
Quelle description poétique et saisissante de ce tableau !
On a hâte de voir en vrai les autres tableaux. L’exposition dure jusqu’à quand ?
Marie
J’ai trouvé les dates de l’exposition :
Du 22 Septembre 2010 au 24 Janvier 2011.
Merci! Ok, je suis re-partante, et comment!
Bisous