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L’Homme qui voulait vivre sa vie, d’Eric Lartigau

 

Voilà un film que je n’ai pas aimé du tout. Je suis stupéfaite de l’accueil très favorable qu’il a reçu.

Je n’y ai pas cru une minute, et pourtant le livre de Douglas Kennedy m’avait plu. Est-ce la transposition en Europe d’un périple américain qui ne passe pas?

Certes, l’histoire est invraisemblable: prendre l’identité de celui qu’on a tué, cela vaut si l’on reste toute sa vie dans un trou de souris. Mais si l’on veut vivre de ses photos, c’est malvenu.

Mais avant cela, se trouver avec une femme aussi bête, égoïste, froide que Sarah, son épouse, c’est déjà une catastrophe, et avoir la chance de la voir demander le divorce devrait être un motif de réjouissance. Bien sûr, il adore ses enfants, c’est un père moderne (la preuve, il entre dans le bain de son fils avec ses Weston et son costume Cerruti rien que pour faire rire son fiston, c’est vous dire quel père admirable il fait), il souffre donc mille morts de devoir en être séparé. Cela, on peut le comprendre. Mais le portrait de l’épouse est quand même très très chargé. Marina Foïs, si délicieuse (voir “Le Bal des actrices” de Maïwenn Le Besco), fait ici preuve d’un esprit de sacrifice remarquable pour endosser un rôle aussi odieux.

Ensuite, c’est l’angoisse pour lui, l’ennui pour nous. Mâchoires crispées, front plissé, notre héros souffre, aboutit au Monténégro, réussit dans sa carrière de photographe, rencontre une douce créature, mais bien sûr, ça ne va pas, il va être démasqué. S’ensuit un sombre épisode de chasse mortelle aux clandestins sur un bateau, puis la fin en eau de boudin. Trop dommage, les photos qu’on voyait incidemment lors du vernissage de la galerie qui l’héberge étaient magnifiques.

Je n’ai ressenti aucune émotion, coeur de pierre que je suis.

Categories: Films
fabienne:

View Comments (15)

  • Bravo, tu l'as bien descendu! et ma foi, ton commentaire analyse parfaitement ce film sans grand intérêt. On suit, apathique, le déroulement de l'action, en se demandant ce qui a bien pu plaire à tant de critiques experts.
    Grosses bises

    • Merci de ton commentaire, doux Illuminé! C’est vrai qu’on découvre (c’est pas une découverte, ah bon?!?!!) avec cette méchante critique que je suis une vraie sans-coeur!

  • Chère Fabienne,
    Certes la fin est très abrupte, j'avoue être restée sur ma faim à l'arrivée du générique...
    Certes l'histoire est peu crédible (Cet homme qui aime tellement ses enfants serait prêt à les abandonner ? Cet homme réfléchi, capable de camoufler son crime, pense pouvoir vivre sa vie en endossant l'identité de l'homme qu'il a tué ? Cet homme, avocat, ne pense-t-il pas s'en sortir avec la justice ?)...
    Mais malgré cela, j'ai beaucoup aimé le film !
    Finalement, il n'y a que le scénario que je n'ai pas aimé, mais j'ai trouvé que les acteurs jouaient très bien (si si, j'ai beaucoup aimé le jeu de Romain Duris), et que le film est très bien réalisé. J'ai particulièrement aimé ce changement de style, la caméra était plus mouvante, toujours en action, au début du film. Et puis petit à petit, quand notre héros se lance dans la photo, la caméra est plus stable, l'œil du photographe rejoint l'œil du caméraman. Et la musique n'est pas en reste, et accompagne vraiment très bien ces magnifiques images.
    Malgré le scénario qui ne tient pas la route, je me suis laissée potée par le film, grâce à son excellent réalisation. Et si la fin n'avait pas été aussi abrupte, je crois que je n'aurais rien eu à lui reprocher.

    • Ghislaine, tu m'as convaincue : je vais le revoir! Non, je blague, mais c'est vrai, ce doit être un très bon film, j'ai juste pas réussi à entrer dedans, tant pis pour moi!
      Bises à toi, charmante Tokala!

  • Le coup du bain en Cerrutti, moi aussi, il m'avait donné envie de vomir. Et c'est pas à cause du gâchis de beau linge. Et les photos, oui, magnifiques. Ya d'ailleurs actuellement une expo à Paris du photographe en question. Je m'offrirais bien (euh, en carte postale) celle du gymnaste qui fait de la barre fixe bord de l'eau.

  • Je recherche le nom du photographe des clichés exposés dans le film. Je suis absolument séduit par ces photographies dont certaines sont absolument magnifiques, alors si vous avez l'info, merci de faire passer!
    A+

    • J'ai eu du mal à trouver son nom, ce qui est paradoxal, puisque c'est à mon avis ce qu'il y a de plus réussi dans le film. Il s'agit (je crois) de Nicolas Guirault.

    • Oui, et il a exposé du 15 au 30 octobre 2010 à cette adresse:Galerie GZ / 19 rue Miromesnil, Paris 8ème / 01 40 17 99 40. Vous pouvez peut-être les contacter. C'est en fait Nicolas Guiraud.

  • Bonjour
    J'arrive peut être un peu tard mais pour info le photographe est Antoine d'Agata. Mais attention son oeuvre photographique est assez éléloignée de ce qu'il a produit pour le film.

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