Le film commence dans une ambiance à la Visconti. Splendeur des décors, luxueux mais étrangement froids. On pénètre dans la demeure d’une grande famille d’industriels milanais, avec les grands-parents, dont Marisa Berenson en grand-mère relookée lèvres sensuelles: après l’avoir revue si belle et naturelle dans “Barry Lindon”, on ressent comme un choc, mais c’est un détail. Tilda Swinton est la maîtresse de maison, infiniment douce et mélancolique. L’ennui suinte, et la tristesse de cette femme qui a renoncé à son “âme russe”, coupée qu’elle semble être désormais de ses émotions, est discrètement poignante. C’est à mon avis la partie la plus réussie.
La passion va détruire ce bel édifice de glace et, là, il y a pour qui a vu le “Lady Chatterley” de Pascale Ferran comme un air de déjà-vu. La scène d’amour passionnée au coeur de la nature, avec fleurs agitées par le vent, insectes butineurs et feuillages mouvants est franchement longuette.
Personnellement, j’ai eu un peu de mal à croire à l’histoire d’amour, car le héros est d’une discrétion qui confine à l’absence, mais bon…
La musique de John Adams porte le film de bout en bout avec des éclats dignes de Prokofiev. Et Tilda Swinton a un visage absolument fascinant, comme Alba Rohrwacher, d’ailleurs, habilement choisie pour jouer sa fille. La ressemblance entre elles deux est troublante, d’autant qu’Alba joue dans un film sorti en même temps qu'”Amore” et qui lui aussi raconte la passion d’une femme mariée pour un homme engagé dans une autre relation :”Ce que je veux de plus”, que je n’ai pas encore vu.
Voilà: je le recommande pour qui se sent l’âme contemplative…
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Tu sais lire les commentaires, maintenant ? Alba Rohrwacher, je voyais pas qui c'était, et je l'ai googlée en lisant ta critique, c'est vrai qu'elle ressemble à Tilda Swinton ! Bon, trop tard pour aller voir Amore en salles, avec tout le retard de films que j'ai, mais j'ai des regrets !
Merci ma jolie, tu le verras en DVD!